Elle avait jeté un couteau en direction d'un pompier : prison avec sursis pour une jeune femme


12 mars 2025

C’est un type d’affaire qui reste fort heureusement assez rare, même s’il l’est de moins en moins, depuis plusieurs années. Le tribunal correctionnel de Montluçon a condamné hier une jeune femme de 25 ans pour des violences commises sur des pompiers en exercice. 8 mois de prison avec sursis prononcés et une interdiction de détention et de port d’arme pendant cinq ans.

Les faits remontent à 2022 à Urçay, au nord du département. Appelés pour venir en aide à une femme enceinte et souffrant de troubles psychiatriques, ils avaient été accueillis par une flopée d’insultes. Plus grave, l’un des pompiers avait évité de peu un couteau de cuisine jeté par la mise-en-cause. Même plus de deux ans après les faits, à la barre, ce chef d’agrès s'est montré encore marqué par l’agression.

Devant les juges, il a raconté les 3 à 4 mois "de nuits blanches" qui ont suivi. Cette vision aussi du couteau de cuisine qui vient heurter la radio qu’il porte à son épaule et dont il se souvient dans le moindre détail. Pendant un temps, il a même eu "du dégoût de son (mon) engagement de pompiers". "Les pompiers jouissaient jusqu'à il y a quelques temps d'une sorte de protection, de bienveillance, a enchaîné son avocate. Ce n'est aujourd'hui plus le cas". 

La mise-en-cause n'était pas présente hier à la barre. Diagnostiquée schizophrène, elle était alors en rupture de traitement. Insultante et agressive, elle avait ce jour-là enfermée sa mère dehors, avant de s’en prendre à un premier pompier en lui donnant un coup de pied. Elle avait par la suite porté plainte estimant avoir, elle-même, été victime de violence lorsqu’elle avait finalement été maîtrisée.

Le résumé de l’audience diffusé dans nos éditions de ce mercredi matin.

Le tribunal a retenu l'altération du discernement dans son délibéré, malgré le fait que la prévenue n'avait pas répondu aux convocations pour que soit pratiquée une expertise psychiatrique. Le tribunal a également condamné la prévenue à payer un total de 2.500 euros aux deux victimes, ainsi qu’au SDIS de l’Allier, qui s’était porté partie civile.

Le SDIS 03 justement représenté à l’audience par le chef du groupement territorial ouest le commandant Pierre Stumpf. Il est venu témoigner de l’impact qu’a eu cette affaire dans l’organisation de la prise en charge des victimes souffrant de troubles psychiatriques.

En 2023, 555 sapeurs-pompiers ont été blessés en France par des agressions commises dans le cadre de leur fonction.

Photo d'illustration.