C’est une affaire hors du commun qui était jugée hier après-midi au tribunal judiciaire de Montluçon. Un homme de 76 ans a été condamné à 12 mois de prison avec sursis. Il a été condamné pour une agression sexuelle sur une personne vulnérable.
Le 4 septembre dernier à Montluçon, il était accusé d’avoir imposé une relation sexuelle à une septuagénaire atteinte de la maladie d’Alzheimer. Ce sont les caméras placées au domicile de la victime par son fils qui avaient capté des caresses sur la poitrine et des gestes de masturbation. Des accusations que le mis-en-cause a niées en bloc, justifiant ses gestes par une relation de longue date avec la victime présumée.
"Ce qui s’est passé ce jour là s’est passé des centaines de fois", se défend-il. Son avocate maître Véronique Souef a plaidé le "plaisir partagé". Mais la victime était-elle pleinement consentante? C'est la question au coeur des débats. Désorientée, incohérente dans ses propos, incapable de reconnaître les membres de sa famille, la septuagénaire présente en effet tous les symptômes de la maladie d’Alzheimer. Une vulnérabilité extrême qui rend impossible dès lors toute notion de consentement, défend l’avocate de la famille de la victime, maître Juliette Michelon.
Une vision de la situation derrière laquelle se range aussi le représentant du parquet. En requérant 18 mois de prison intégralement assortis du sursis, le substitut du procureur a reconnu qu’il s’agissait là d’un dossier délicat car il touche à des tabous liés à la sexualité des personnes vulnérables.
Le compte-rendu d'audience diffusé dans nos journaux du jour.
Le septuagénaire a désormais également interdiction d’entrer en contact avec la victime.