
14 janvier 2025
Trois jeunes hommes âgés de 18 ans pour l'un d'eux, et 20 ans pour les deux autres, ont été condamnés à des peines de prison ferme, mais sans mandat de dépôt, ce mardi après-midi, par le tribunal correctionnel de Montluçon. Ils ont été reconnus coupables d'avoir volontairement incendié l'ancienne clinique Saint-Jean à Montluçon, et les bâtiments de la Société des produits de France, à Saint-Victor. Les faits avaient eu lieu à quelques heures d'intervalle, dans la nuit du 24 au 25 avril 2024. Les deux incendies avaient nécessité le déploiement d'un important dispositif de pompiers. L'essentiel en trois points.
Les faits
Deux incendies d'ampleur, à moins de trois heures d'intervalle. Cette nuit du 24 au 25 avril 2024 avaient été agités pour les pompiers de Montluçon. L'origine volontaire du premier incendie à Saint-Victor n'avait vite fait guère de doute, à la vue des trois départs de feu recensés. Les enquêteurs avaient été mis sur la piste des jeunes auteurs car leurs téléphones portables avaient borné sur des antennes de téléphonie mobile, situés à proximité des lieux.
Comme ils l'avaient fait en procédure, tous ont, sans difficulté, reconnu les faits. Adeptes d'urbex (contraction de urban exploration, à savoir exploration urbaine), leur soirée avait dérapé lorsqu'ils avaient mis le feu à des rideaux, dans le local désaffecté de Saint-Victor. Ils avaient "admiré" le bâtiment embrasé depuis le stade de la commune. Avant de poursuivre leur route, conduit par l'un des prévenus, jusqu'à Montluçon. Là, ils avaient récupéré quelques gouttes d'essence à des stations-services, avant de se diriger vers l'ancienne clinique Saint-Jean, qu'ils avaient déjà visitée par le passé. Avec un briquet et un baton, ils avaient tenté de mettre le feu à un matelas, puis à la poutre d'une charpente. Avant de filer aux Réaux, "pour fumer", mais aussi avoir une vue d'ensemble de la ville.... L'incendie ne s'était finalement déclaré qu'un peu plus tard.
Le compte-rendu d'audience diffusé dans nos journaux de ce mercredi matin.
Leurs explications
Jusqu'ici inconnus de la justice, les trois mis-en-cause ont globalement peiné à mettre des mots sur leurs méfait, devant les juges. Le plus jeune, 18 ans, décrit comme l'un des meneurs et fasciné par le feu, était alcoolisé et sous l'emprise de cannabis, au moment des faits. "A l'époque, j'avais trouvé cela rigolo", a-t-il admis, formulant désormais des regrets.
Ses deux aînés ont été plus loquaces. "Sur le coup, on n'a pas réfléchi aux conséquences que ça pouvait avoir, a déroulé l'un d'eux. Une fois lancée, on était pris dedans". Leur avocate a plaidé la notion d'effet de groupe. Et une certaine forme d'influençabilité, pour les plus âgés.
"L'immaturité n'est pas une excuse aux yeux de la loi", a rappelé le représentant du parquet. Il avait requis l'incarcération immédiate du plus jeune.
Les peines prononcées
Le plus jeune, 18 ans, et salarié dans une entreprise spécialisée... dans les appareils de chauffage, a écopé de quatre ans de prison dont trois avec sursis. Le tribunal n'a pas suivi les réquisitions du parquet, en ne prononçant pas de mandat de dépôt.
Ses deux compères, l'un étudiant, l'autre qui travaille auprès d'enfants, se sont vu ingliger une peine de trois ans de prison dont deux avec sursis. Les trois effectueront la partie ferme de leur peine par le biais d'un bracelet électronique. Ils risquent de payer leur "nuit d'errance" pendant longtemps. Puisque les dégâts causés, dont l'évaluation n'est pas encore définitive, se comptent en centaines de milliers d'euros. Une audience sur intérêt civil aura lieu en avril prochain. Les propriétaires des bâtiments de Saint-Victor se sont portés partie civile.
Un autre protagoniste, mineur, et à qui il est reproché d'avoir activement participé aux incendies, doit être jugé prochainement par la juridiction pour mineurs à Moulins. Un cinquième jeune, également mineur, et frère de l'un des mis-en-cause, qui était présent sur les lieux, avaient été mis hors-de-cause lors de l'enquête.